Avec ses 4,2 tonnes de CO2 par personne et par an, l’équipe "Climatologie" est plus sobre que nombre de ses voisines. Entre autres parce que son terrain de jeu se trouve à portée de skis ! Votre challenge : trouver le moyen de diviser par 2 son empreinte carbone, sans impacter négativement ses activités de recherche, qui portent justement sur le changement climatique et ses conséquences.

Pourquoi la Terre tremble, comment se propage la rupture dans la croûte terrestre, peut-on prédire les séismes et les éruptions volcaniques, ce sont les questions qui vous occupent. Pour cela, vous partez poser des capteurs dans les Alpes et dans différentes zones sismiques du globe, vous manipulez des données géophysiques, vous modélisez. Votre bilan est de 6.2 t CO2 équivalent/personne/an. Réussirez vous à réduire de 50%, pour que votre recherche soit en accord avec les recommendations du GIEC, tout en maintenant de fortes collaborations avec les partenaires du sud ?

Comment se forment les chaines de montagne, les gisements de minerais, qu’est ce qui façonne nos paysages, ce sont les questions qui vous occupent. Pour cela, vous allez prélever vos précieux échantillons de roche dans des sites clés, à deux pas du labo situé en bordure des Alpes, ou à l’autre bout de la Terre, et vous manipulez des données géophysiques et géochimiques. Votre bilan est de 4.35 t de CO2 équivalent/personne/an. Votre challenge : réduire de 50%, en préservant le plus possible la qualité de votre science, les interactions avec vos partenaires des pays du sud , et sans pénaliser les jeunes ? A vous de jouer !

Que deviennent les contaminants dans l’environnement, comment évaluer leur toxicité et le risque associé, proposer des méthodes innovantes de dépollution, ce sont les questions qui vous occupent. Pour cela, vous échantillonnez dans des sites contaminés, localement et dans les pays partenaires au sud. Vous faites des analyses chimiques et sur synchrotron. Votre bilan est de 6.4 t de CO2 équivalent/personne/an. Réussirez vous à réduire de 50%, tout en préservant le plus possible la qualité de votre science et ses retombées, sans couper les ailes à vos jeunes chercheurs ? Les discussions s’annoncent vives dans cette équipe à fortes individualités !

Votre équipe LMI est celle qui a le plus grand challenge à relever car elle assure une collaboration opérationnelle entre des chercheurs et ingénieurs français, vietnamiens et thaïlandais dans le cadre d’un laboratoire mixte international. Vous effectuez de nombreux déplacements long-courriers ainsi que des campagnes océanographiques en mer de Chine et dans le Golfe de Thaïlande. Réussirez-vous à réduire au moins de moitié le bilan carbone de votre équipe (actuellement 9.0 tCO2eq/personne/an) tout en maintenant la dynamique de recherche et les liens de collaboration nord-sud dans un esprit d’équité et de justice climatique ?

Votre équipe est une équipe pluridisciplinaire comprenant des chercheur.e.s en sciences de l’environnement et en sciences humaines et sociales. Vos recherches portent sur les relations entre les sociétés et leur environnement au Nord et au Sud de la Méditerranée. Collecte de données (relevés écologiques, enquêtes sociologiques, observations anthropologiques) et présence sur les terrains d’études semblent plus que nécessaires pour nourrir nos questionnements scientifiques. Comment concilier alors nos missions de recherche avec nos valeurs tout en limitant nos émissions de CO2 ?

La circulation des océans, son rôle actuel, passé et futur dans le climat et les cycles biogéochimiques terrestres mais aussi le fonctionnement des écosystèmes marins hauturiers sont les questions très diverses qui sont étudiées par votre équipe d’océanographie. Vous utilisez principalement des modèles informatiques qui doivent être exécutés sur des supercalculateurs nationaux. Des ponts avec des équipes faisant des observations en mer existent, principalement sous forme de co-encadrements de doctorants ou post-doctorants. Le bilan actuel de l’équipe est de 71 tCO2e par an, soit 7,1 tCO2e/an/pers. Votre objectif est de réduire ce bilan de 50% au moins, en préservant au mieux la qualité de la science, et en permettant aux jeunes de construire leurs collaborations.

Dans cette équipe d’informatique de région parisienne, les thématiques de recherche sont variées : intelligence artificielle, traitement d’image, calcul parallèle et interaction. Ces travaux nécessitent généralement des moyens de calcul, principalement des centres de calcul extérieurs. Les publications se font principalement en conférences plutôt qu’en revues car ces domaines évoluent très rapidement. Ces dernières années, quelques thématiques de recherche se sont orientées vers des applications environnementales, comme l’optimisation de la consommation énergétique. Votre bilan actuel : 6,7 t de CO2 équivalentt/personne/an. Votre challenge : réduire d’au moins 50%, en préservant le plus possible la qualité de votre science, et en permettant au personnel de recherche de faire vivre leur réseau !

Votre équipe étudie le cycle de l’eau en Amérique de Sud (d’où votre bilan carbone de 6,3 tCO2e/an/pers). Progressivement l’équipe migre vers la communauté « zone critique ». Il y a un consensus sur l’ampleur des dégâts faits à cette mince couche qui abrite la vie. Mais les discussions s’enveniment. Certain.es pensent que les recherches de l’équipe sont indispensables pour "sauver le monde" et qu’il faut les maintenir "quoi qu’il en coute", d’autres militent pour réduire la voilure. Dans ce climat électrique, arriverez-vous à réduire de 50% votre bilan carbone tout en restaurant une ambiance sereine et stimulante, indispensable pour maintenir une science de qualité dans un domaine où les avancées se font grâce à la force du collectif.

Votre équipe est reconnue dans le monde entier pour son expertise dans les métamatériaux et les matériaux actifs. Les thématiques environnementales s’invitaient gentillement dans votre quotidien lorsqu’il fallait rédiger des réponses à des appels d’offres, et que vous vantiez les mérites de vos recherches. La question de l’impact environnemental de vos recherche devient cruement concrète après un premier bilan de gaz à effet de serre qui est fait au labo. On réalise alors l’importance considérable de nos missions sur le bilan ! Le conseil de labo impose de diminuer de 50% nos émissions. Saurez-vous vous organiser pour vous réduire drastiquement ces émissions ? Arriverez-vous à maintenir une recherche d’exception, conviviale et stimulante ?

Vous incarnez une équipe de chercheur.e.s sur la formation planétaire, spécialiste du système solaire et des exoplanètes. L’équipe est à la pointe des avancées, avec du temps d’observation sur les plus grands télescopes au Chili et à Hawaï pour détecter de nouvelles planètes, un projet de mission spatiale acceptée par l’agence spatiale européenne en cours de montage, et des expériences de laboratoire pour interpréter les observations. Seul bémol, tout cela explose votre bilan de gaz à effet de serre avec plus de 8,4 tCo2eq/pers/an ! Les tensions commencent à se faire sentir dans l’équipe, entre celles/ceux qui souhaitent profiter de cette dynamique pour booster leur CV ou se voient déjà lauréats d’une bourse ERC ou auteur.e.s dans la revue Nature, et celles/ceux qui comment à s’inquiéter et préfèreraient davantage de sobriété. Dans l’environnement international compétitif de la recherche en formation planétaire, ces choix ne sont pas faciles. Srriverez-vous à diminuer de 50% vos émissions dans ce contexte ?

Vous incarnez une équipe de chercheur.e.s sur la reconstruction des climats passés et l’importance de l’Antarctique dans un contexte de réchauffement climatique. Pour cela, des missions très couteuses en terme d’argent mais aussi d’émission carbone sont nécessaires à Dôme C au centre de l’Antarctique de l’Est pour effectuer des carottages profonds et reconstruire le climat passé. De plus, des nouvelles mesures de la neige, de la chimie, du climat, de l’évolution de la glace émergent et sont nécessaires pour contraindre les modèles d’évolution de la calotte polaire et quantifier son impact notamment sur le niveau des mers avec des conséquences sociétales très importantes. D’autrant plus, que certains seuils sont en cours d’être franchis pour l’évoulement de la calotte vers l’océan ! Or le coût carbone des missions de terrrain dans ces régions lointaines et très difficile d’accès est exhorbitant. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Votre équipe est mondialement reconnue dans l’analyse des liens entre environnement et développement dans une grande diversité d’espaces : ruraux et agricoles, urbains et périurbains, montagnes, îles et littoraux, principalement dans les Suds. Vos efforts vous ont déjà permis d’obtenir un bilan raisonnable de 5.3 tCO2eq/personne/an. Mais comment faire mieux sans compromettre le travail de terrain riche et varié (collectes de données, enquêtes, entretiens avec les acteurs…) indispensable à une recherche de qualité et les partenariats qui l’accompagnent ? A vous de jouer !

Votre équipe est à la pointe de la communauté géochimie. Votre force : des individualités aux compétences d’exception sur toute la chaine (expertise terrain, analyse d’échantillons, développement instrumental, réseautage, publications). L’émulation est à son plus haut niveau avec des petits challenges réguliers. Seule ombre au tableau : vos 4.43 tCO2e/an/pers font un peu tâche dans votre laboratoire qui s’engage dans une décarbonation drastique. La pression sociale monte autour de vous, et en interne il commence à y avoir des toussotements dans ce moteur si bien huilé. L’avenir de l’équipe se joue maintenant : tutelles et labo jouent de concert pour que vous réduisiez de 50% votre empreinte carbone. Le débat s’impose à vous. Qui l’emportera : le "business as usual" voulu par les "I make the difference" ou un mode bas-carbone prôné par les chevilles ouvrières ?

Votre équipe est spécialisée dans la high-tech et s’attaque aux enjeux actuels avec toute l’énergie et l’armada technique dont elle dispose. Automatique, traitement du signal, modélisation, contrôle, tous les moyens sont bons ! Après tout, ce sont les avancées technologiques qui nous ont mené sur la Lune. Pourquoi ne pas sauver la planète avec ? Cependant, suite à la publication du bilan carbone du laboratoire, vos émissions GES de 6.3 tCO2eq/an/personne ont heurté quelques consciences, qui ont ainsi décidé de se mobiliser pour rédiger une charte écologique. Cette charte a été votée lors du dernier Conseil de Laboratoire, et elle est formelle : chaque équipe devra essayer de diminuer de moitié ses émissions de GES cette année. Vos compétences en optimisation vous aideront-elles à trouver une solution à ce problème ?

Votre équipe est constituée de biochimistes, biologistes et biophysiciens. Elle étudie des métabolismes cellulaires de métaux en réponse à différents stress, au niveau moléculaire, cellulaire ou d’organismes modèles. Vous, les membres de l’équipe, collaborez avec des chercheurs du monde entier et vous utilisez des techniques d’imagerie de pointe, notamment sur synchrotron. Outre les déplacements internationaux (montage de projets, expériences et conférences), vous êtes gourmands en achats de produits, consommables et matériel. Missions et achats sont donc des postes importants d’émissions, en plus des coûts énergétiques du laboratoire sur lesquels vous avez peu d’action. Parviendrez-vous à faire baisser par deux vos émissions actuelles de 7.7 tonnes d’équivalent CO2/personne/an ?

Votre laboratoire est à la pointe de la recherche et de l’innovation sur les énergies marines renouvelables, la décarbonation des transports ou encore la qualité de l’atmosphère urbaine. Il est construit sur de fortes compétences en modélisation numérique, couplées avec des infrastructures uniques à l’échelle nationale. Des essais réalisés sur des bancs, des bassins ou en mer ouverte permettent de soutenir le développement des technologies d’avenir. Le bilan de l’équipe d’environ 5tCO2eq/personne (hors amortissement des bâtiments) reflète l’activité entière du laboratoire. Votre objectif est de réduire ce bilan de 50% au moins, en préservant au mieux la qualité de la science, et en permettant aux jeunes de construire leurs collaborations.

Votre équipe appartient à un laboratoire reconnu dans la communauté des chimistes pour son expertise dans l’élaboration de molécules et de matériaux innovants ainsi que l’étude de mécanismes de réactions chimiques par la synergie d’outils expérimentaux et théoriques. Certains membres de l’équipe sont même à la pointe des questions climat et énergie par leur implication dans des projets visant à convertir et valoriser le CO2. Certains individus se disent « préoccupés » sans pour autant réussir à agir quand d’autres sont convaincus que la solution au dérèglement climatique sera apportée par la recherche scientifique. En attendant, il n’est pas toujours aisé de concilier dynamique de recherche, collaborations et rayonnement avec la prise de conscience des enjeux climat-énergie. A la croisée des convictions individuelles et des actions collectives, parviendrez-vous à vous frayer un chemin acceptable pour réduire les émissions actuelles de 50% ?

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